[*SOLIDARITE – INITIATIVES LOCALES
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Seine-Saint-Denis – MONTREUIL
L’hôtel Gelem vous accueille rue de Rosny
Leparisien.fr – 1er avril
Une initiative sans précédent découverte à Montreuil : une chambre d’hôtes chez les Roms. Sur le mur au-dessus des habitations de tôle et de bois, on peut lire « Ecodrom », du nom du projet d’intégration des Roms habitant rue de Rosny, à Montreuil. Au 170 de la rue, sept familles accueillent les voyageurs, dans un chalet meublé et doté d’une télévision, qu’Alex, le chef des lieux, a construit avec son frère.
L’hotel Gelem, « hôtel de passage » en roumain, a déjà satisfait une dizaine de voyageurs. Bruno, directeur d’une agence de tourisme, resté trois nuits, reviendra sans hésiter « dormir chez les Roms ».
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Essonne – MASSY
Nouvelle expulsion dans l’Essonne
liberation.fr – 5 avril
La police a évacué le 5 avril au matin un bidonville situé à Massy, au croisement de l’A10 et de la RN20. Selon l’ASEFRR (l’Association de Solidarité en Essonne aux Familles Roms et Roumaines), « L’expulsion a été notifiée mardi, certains sont partis d’eux-mêmes ». Certains des occupants du terrain l’avaient déjà quitté, après l’incendie ayant ravagé les lieux le 26 mars. L’association y avait dénombré 147 adultes et 53 enfants.
Roms : nouvelles expulsions sans solutions
Secours-catholique.org – 5 avril
Après l’expulsion de Massy en Essonne, la énième depuis cet hiver, Laurent Lurton, délégué du Secours catholique dans le 91, dénonce les méthodes employées pour éliminer les bidonvilles. Après un incendie accidentel, la police rend compte de l’insalubrité des lieux, suivie par un arrêté de péril sanitaire de la mairie. La semaine suivante, le préfet mandate la police sur place pour évacuation. Le mercredi 4 dans la soirée, la majorité des habitants du bidonville a rejoint d’autres campements.
« Ils sont à peu près 1 000 Roms à vivre dans le département. La préfecture en a expulsé 3 000 en quelques années, c’est-à-dire que les forces de l’ordre ont expulsé trois fois les mêmes », se désole Laurent Lurton. Selon lui, la population Rom en Essonne n’est pas découragée par ces procédures d’expulsions, et reste stable, voire augmente légèrement. Par contre, les conséquences sur la scolarisation des plus jeunes et le suivi sanitaire des familles – les deux missions principales du Secours catholique auprès des populations roms – sont catastrophiques.
Pour interpeller une fois de plus le préfet sur la question, le Secours catholique a prévu de lui envoyer, à l’occasion de la journée internationale des Roms et de Pâques – tombant cette année le même jour – un ouvrage d’Évangeline Masson : Micha, Elena et les autres, vies et visages des Roms en France.
Rhône – LYON
« Ce qu’on leur fait subir est monstrueux »
20minutes.fr – 20 avril
Les associations de soutien à la communauté rom de la région lyonnaise ont organisé un après-midi de rencontres, d’animations à l’occasion de la Journée Mondiale du peuple Rom. A la suite d’expulsions répétées à Lyon et Villeurbanne, les diverses organisations ont estimé l’initiative nécessaire pour créer un échange autour de la communauté Rom. Depuis le mercredi 18 plusieurs lieux occupés ont été évacués par la police, ou quittés par les habitants eux-mêmes. Pour l’association s’occupant de la scolarisation des plus jeunes, il s’agit de 70 personnes, dont la moitié d’enfants. « Sans compter toutes les autres qui ont dû quitter les gymnases ou les structures ouvertes dans la région lyonnaise pendant l’hiver », ajoute Gilberte Renard, bénévole chez Classes.
« Ce qui me dérange, ce n’est pas que des squats comme celui-ci où l’hygiène est déplorable soient évacués. Mais c’est qu’il n’y ait derrière aucune proposition de relogement concrète et immédiate de la préfecture, tempête la militante, inquiète pour ces familles. Elles sont en désespérance profonde, angoissées et incapables de se projeter dans l’avenir ». Un constat amer partagé par Yves Fournier, membre de Classes et du collectif Rrom. « Ce qu’on leur fait subir, en les expulsant, les ballotant de squats en squats, est monstrueux. On détruit tout ce qui a été construit en terme de scolarisation et de suivi médical », se désole-t-il, souhaitant que les collectivités et la préfecture du Rhône se penchent « enfin » sur la problématique Rom. Tenu à un devoir de réserve en raison de la période électorale, le préfet du Rhône n’a pas réagi.
Incendie à Guyancourt : un bidonville détruit
Leparisien.fr – 22 avril
Samedi 21 à 6 heures du matin, un incendie a ravagé les habitations de fortune du bidonville situé boulevard Henri Barbusse à Guyancourt. Selon la police, il serait d’origine accidentelle ; il ne restait rien après le passage des pompiers. Les habitants des lieux, une vingtaine de personnes, se sont dispersés.
Nord-Pas-de-Calais – LILLE
Annulation d’un arrêté anti-mendicité
Le Monde.fr/AFP – 23 avril
Le tribunal administratif de Lille a annulé l’arrêté anti mendicité pris pendant l’été 2011 par la Madeleine, une commune de la banlieue de Lille. Celui-ci, imitant le modèle pris dans d’autres villes, et traduit en roumain et en bulgare, évoquait un « climat de tension » créé par la présence de Roms installés près de la commune.
Le tribunal a stipulé que l’arrêté « ne circonscrit pas avec précision le champ d’application de l’interdiction », avec un contenu sujet à réinterprétation et qui pourrait donc faire appliquer cette interdiction « au-delà de ce qui est nécessaire ».
Selon Me Norbert Clément, avocat de la LDH, la commune de La Madeleine n’avait pas assez « d’éléments permettant d’apprécier la gravité » du trouble précité. Il a donc été établi « que les allégations de mendicité qui troubleraient l’ordre public n’étaient pas étayées par des pièces », et qu’ « il n’y avait pas suffisamment de plaintes de la part de la population ». Un autre arrêté, pris dans le même temps, rappelant l’interdiction de fouiller les containers à ordures, n’a, lui, pas été annulé.
Bouches-du-Rhône – MARSEILLE
Protestation contre les expulsions de campement
20minutes.fr – 24 avril
Le Collectif aixois pour la dignité et les droits des Roms (Caddris) appelait le mardi 24 avril à un rassemblement pour dénoncer les expulsions sans suite qui ont lieu dans le pays d’Aix. Ce jour-là, le tribunal devrait statuer sur le référé déposé par la mairie d’Aix et concernant un bidonville situé à Vasarely, abritant une trentaine de personnes. « Tout le monde vit dans la peur de l’expulsion », déplore Marc Durand, vice-président de l’association Rencontres Tsiganes. Le collectif en appelle aux pouvoirs publics pour trouver une alternative aux bidonvilles du pays d’Aix. « Ce bidonville ne provoque pas de trouble à l’ordre public, estime-t-il. Les personnes s’y trouvant ne sont pas agressives. » Il indique que les premiers arrivants seraient là depuis six ans.
Début avril, la mairie a déjà obtenu le démantèlement de deux bidonvilles, qui seront expulsés dès les premiers jours du mois de mai.
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Hollande accuse Sarkozy sur les Roms
Dépêche AFP – 2 avril
François Hollande a dénoncé ce 2 avril, dans une lettre au collectif Romeurope, la politique du gouvernement de Nicolas Sarkozy envers les Roms. Alors candidat à l’élection présidentielle, il fustige pour sa part toute « politique spécifique sur des bases ethno-raciales ».
« J’ai toujours dénoncé, et je continuerai à le faire, la stigmatisation dangereuse lancée par le candidat sortant en août 2010 à l’égard des populations de Roms: expulsions brutales à répétition, stigmatisation toujours plus forte d’une population, interdiction de travailler et de se former, reconduites aux frontières sans résultat », assène-t-il dans le document.
« La situation de ces femmes, de ces enfants, de ces hommes qui vivent dans des campements insalubres n’est pas acceptable », déplore François Hollande dans la lettre, et émet le souhait que « lorsqu’un campement insalubre est démantelé, des solutions alternatives soient proposées ».
Pour le candidat PS, « Le droit commun doit s’appliquer à tous : il ne doit pas y avoir de politique spécifique pour quelque catégorie de population que ce soit, a fortiori sur des bases ethno-raciales réelles ou supposées ». A la fin de la missive, la promesse d’« œuvrer pour que l’extermination des tsiganes par le régime nazi soit reconnue au niveau européen et international ».
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Le Commissaire aux Droits de l’Homme prend le parti des Roms
Franceinfo.fr – 8 Avril
Le nouveau Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe a saisi l’occasion ce 8 avril, Journée internationale des Roms, pour parler de la minorité la plus discriminée d’Europe. Représentant 10 millions de personnes sur le continent, la population rom est une priorité en termes de droits de l’homme pour le nouveau Commissaire. Éducation, intégration, accès aux droits fondamentaux (dont la citoyenneté), Nils Muiznieks met l’accent sur tous les aspects discriminatoires rencontrés par les roms en Europe, rappelant le rôle des médias et des politiques dans le combat à mener contre l’amalgame associant les roms et la délinquance.
Le Commissaire souhaite voir émerger des plans d’actions nationaux, avec « des mesures en faveur de l’éducation, le soutien aux médiateurs, aux ONGs, des programmes à destination des juges, des campagnes d’information dans les médias ».
Anciennement directeur de l’Institut de recherches sociales et politiques à l’Université de Lettonie à Riga et du Centre letton des Droits de l’Homme et des études ethniques, Nils Muiznieks connaît son sujet. Au sein du gouvernement letton, il était ministre en charge de l’intégration sociale, de la lutte contre la discrimination, des droits des minorités et du développement de la société civile. Après deux ans de présidence de l’ECRI, la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance, il était déjà garant- parmi d’autres – du respect des Droits de l’Homme pour les 47 Etats membres du Conseil de l’Europe.
La Journée Internationale des Roms fête l’anniversaire du Congrès Mondial Tzigane qui s’était tenu à Londres du 8 au 12 avril 1971, lors duquel le drapeau de la communauté avait été choisi, ainsi que son hymne.
ROUMANIE
Baia Mare : menace d’expulsion forcée
Amnesty-international.org – 24 avril
La mobilisation des organisations de défense des droits de l’Homme n’a pas suffi. En septembre 2011, Amnesty International réagissait au projet de la mairie de la commune de Baia Mare de raser le quartier informel de Pirita, et de renvoyer ses habitants Roms – plus d’une centaine – vers les provinces dont ils sont originaires. La maire avait entendu le message, assurant qu’elle ne « procéderait à aucune expulsion contraire aux normes nationales et internationales ».
Ce 10 avril, l’annonce faite à un quotidien en ligne est toute autre. Démolition programmée des habitations, avis d’expulsion sans solution de relogement pour les habitants : ils repartiraient vers les communes où ils sont enregistrés.
La Roumanie, membre de l’Union européenne, doit appliquer les principes de la Convention européenne des droits de l’Homme, qui interdit toute discrimination raciale ou ethnique en ce qui concerne l’« accès à l’offre de biens et services accessibles au grand public, notamment pour ce qui est du logement », et doit reloger les expulsés.
Pour Amnesty International, ces mesures des autorités locales, visant exclusivement les personnes n’ayant pas été enregistrées à Baia Mare, sont clairement discriminatoires envers les Roms, qui ne possèdent pas le statut de résident. Elles vont à l’encontre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, que la Roumanie a signé, garantissant le droit fondamental de libre circulation et de choix du lieu de résidence de ses citoyens.
Amnesty International appelle le gouvernement roumain à respecter « les normes internationales en matière d’expulsion et les textes de droit européen et international de protection des droits fondamentaux ».