Vendredi 12 février: la réponse de nos élus à la grande précarité des populations roms: l’ inhumanité
Des solutions ont-elles été recherchées pour faire évoluer la situation des populations roms du Val Maubuée? La réponse est Non.
La 45° expulsion a eu lieu en 3 ans et demi (soit presqu’une expulsion par mois) sur le secteur du Val Maubuée. Nos élus
locaux peuvent se vanter de détenir la pelleteuse d’or, tant le nombre d’expulsions et leur fréquence sont hors du commun.
Mais cette fois, outre le caractère récurrent, inutile et coûteux de leur politique, l’inhumanité a été atteinte.
1) L’évacuation d’un squat à Noisiel, alors qu’une décision de justice permettait son occupation jusqu’à la fin de la trêve hivernale
Alors qu’une décision de justice laissait aux habitants le bénéfice de la trêve hivernale, le maire de Noisiel a pris, le 8 février, un arrêté de péril permettant d’évacuer les occupants à l’expiration d’un délai de 48 heures. Habile moyen de contourner une décision de justice.
Alors, le 12 au matin, pas moins de 10 cars de CRS étaient sur place pour expulser 120 personnes, du fait de cet arrêté qui n’a
pour seule vocation que de contourner la loi et le droit.
Au cours de cette expulsion, les personnes se sont vues interdire par la police le droit de récupérer leurs biens. Il a fallu demander à la police le droit que les habitants puissent récupérer leurs biens, mais malgré le rappel par notre collectif du droit applicable, ils n’ont eu que celui de récupérer leurs papiers, au prix des pires difficultés.
2) La mise à la rue en plein hiver des habitants de 3 bidonvilles en violation de la promesse faite devant un juge de les mettre à l’abri
Dans la matinée du 12 février, le Tribunal administratif de Melun refusait – pour des motifs contestables – d’annuler des arrêtés d’évacuation de bidonvilles pris par Madame TALLET, maire de Champs Sur Marne.
Dans la ½ heure qui a suivi cette décision, 10 cars de CRS sont venus expulser les familles des bidonvilles concernés, alors que
la plupart d’entre elles étaient parties travailler de sorte qu’elles n’ont pas pu récupérer un minimum de leurs biens.
Cette expulsion fut conduite dans l’urgence et la précipitation. L’incendie d’une habitation (baraquement) et sa propagation à deux autres habitations, s’est produit alors que le campement était déjà investi et contrôlé par la police, et que l’évacuation des habitants était en cours.
Par ailleurs ni la Croix Rouge, ni le 115 n’avaient été selon leurs dires prévenus de cette intervention et de l’obligation qui
était la leur de prendre en charge les familles ainsi jetées à la rue.
Mais le plus grave est que la veille devant le Tribunal Administratif, la Mairie de Champs sur Marne affirmait qu’elle mettrait un local à disposition pour mettre le gens à l’abri dans l’attente d’une prise en charge par le 115. Or, il a été impossible d’accéder au local en question.
Plus de 77 personnes (dont la moitié des enfants) étaient, vendredi soir et pour au moins le week-end, sans aucune solution d’hébergement, et sans aucune perspective de prise en charge, mises ainsi à la rue en plein hiver par l’État, qui a accordé à la mairie le concours de la force publique qu’elle sollicitait pour mettre à exécution ses arrêtés.
Pourtant, quelques jours auparavant, Madame Tallet signait avec d’autres collectivités locales un communiqué de presse qui condamnait la politique actuelle d’expulsions, couteuse, inutile et inhumaine. Parlant « d’urgence humanitaire pour les bidonvilles ». Et précisant que : « Les expulsions systématiques ne constituent en rien une solution, elles ne font que déplacer les problèmes et ruinent les premiers jalons de l’insertion. » et qualifiant ces expulsions de « situation inacceptable».
La confrontation du discours aux actes de Madame TALLET, maire communiste de Champs Sur Marne, est éloquente.
De même que celle de l’État, qui prône la mise en œuvre des « principes de dignité et d’humanité » (circulaire interministérielle du 26 août 2012 relative à l’anticipation et à l’accompagnement des opérations d’évacuations des campements illicites).
Le Collectif Romeurope du Val Maubuée
Contact presse :
François Loret : 06 88 08 80 17
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