Le comité local de Saint Denis a fait partie de la délégation qui a été reçue le mercredi 25 mai 2016 par Monsieur Lefebvre sous préfet, directeur du cabinet de Monsieur Galli, préfet de la Seine Saint Denis et trois de ses collaborateurs chargés de la sécurité du territoire.
D’habitude et selon le thème abordé nous sommes reçus par le secrétaire général, la direction des étrangers, le préfet à l’égalité des chances ou les préfets eux mêmes. Nous sommes donc amenés à penser que les problèmes connus par les roms ne sont traités que sous l’angle sécuritaire : c’est une discrimination.
L ‘intervention policière de ce matin sur le terrain dit Coignet, renforce notre conviction. En effet, les forces de l’ordre sont intervenues violemment sur le terrain dit Coignet, selon les témoignages recueillis, un appareil photo ayant été enlevé par la force à un militant. Le terrain a été quadrillé par plusieurs cars de police à 6 h du matin. Les enfants ont été regroupés au centre du terrain, les femmes sorties par la force de leur lit et les adultes emmenés dans les cars pour la notification d’obligation à quitter le territoire français. Les baraquements ont été ouverts avec brutalité et force. Des commentaires de nature discriminatoire ont été tenus par certains agents.
Ce terrain faisait l’objet depuis une année d’un travail concomitant de la plate forme régionale préfectorale dite AIOS gérée localement par Adoma et de bénévoles associatifs. Plusieurs familles signalées lors de la rencontre à la préfecture étaient signataires d’une convention dans le cadre de cette AIOS et en processus d’emploi ou d’accès à un emploi déclaré : l’Adoma s’étant engagé à faire le maximum pour leur proposer un logement. Monsieur Lefebvre ayant en outre proposé aux militants associatifs de leur signaler les « personnes vulnérables ».
A la surprise générale des obligations à quitter le territoire français ont été distribuées à toutes les familles, quelque soit leur situation en regard de la plateforme officielle, de leur durée de séjour, de leur vulnérabilité.
Le comité local du MRAP de Saint Denis s’indigne de la politique de la préfecture de la Seine Saint Denis, particulièrement violente et stigmatisante à l’égard des roms.
Il demande que les promesses tenues lors de la réunion du mercredi 25 mai soient au minimum tenues. Cela commence par la levée des OQTF des personnes signalées par les bénévoles et l’Adoma, dont les personnes vulnérables.