MENACE D’EXPULSION DU BIDONVILLE DE CHOISY LE ROI –
A 86 – allée des Mésanges
Le Préfet du Val de Marne s’acharne avant la trêve hivernale. Après la rue des Longs Rideaux à Bonneuil sur Marne vendredi 26, le bidonville de l’allée des Mésanges à Choisy le Roi risque l’ expulsion mardi 30 octobre 2018.
POURTANT le jugement rendu par le Tribunal de Grande Instance de Créteil le 3 avril 2018, notifié aux familles le 14 mai 2018 donne un délai de 6 mois aux familles pour quitter le lieu à compter de la notification, soit le 14 novembre 2018 et donc pendant la trêve hivernale.
Pour ne pas respecter ce délai imparti par décision de justice le préfet vient de leur délivrer un arrêté préfectoral d’expulsion sous 48 heures.
NOUS DÉNONÇONS CE DÉNI DE JUSTICE et demandons aux avocats de contester cet arrêté devant le Tribunal administratif. Si le Préfet procède à l’expulsion nous le poursuivrons devant le Tribunal.
Dans l’instruction gouvernementale sur la résorption des bidonvilles parue le 26 janvier 2018 il est écrit que :« Résorber cela signifie agir sur tous les bidonvilles en les encadrant et en travaillant le plus tôt possible à l’accompagnement des personnes vers la sortie dans le but d’une résorption complète des campements. Il s’agit de dépasser l’approche centrée sur les évacuations et d’inscrire l’intervention publique dans une dimension plus large, depuis l’implantation du campement jusqu’à sa disparition ».
Rien de tel pour le bidonville de Choisy le Roi dont le dernier diagnostic a eu lieu il y a plus de 6 mois par la plateforme AIOS-Adoma. A notre connaissance l’Association ACINA n’a pas été mandatée pour la mise à jour pour l’actualiser.
Dans son arrêté, remis aux familles du bidonville, le préfet du Val de Marne considère que : « la précarité croissante de l’installation augmente fortement le risque de développement d’épidémies pour les occupants ». Mais les familles roms ont obtenu l’installation par la ville de Choisy le roi de points d’eau et de toilettes sur ce bidonville qu’à la suite d’une décision de justice en juillet 2018 qui rappelait à la préfecture et à la ville de Choisy le roi : « la prise en compte par les autorités publiques des besoins élémentaires des intéressés en ce qui concerne leur hygiène et leur alimentation en eau potable est manifestement insuffisante et relève d’une carence de nature à exposer ces personnes de manière caractérisée à des traitements inhumains ou dégradant, portant ainsi une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale ».
Nous dénonçons le rejet, la discrimination, le racisme des institutions de l’État et des collectivités territoriales envers ces familles dont la pauvreté et la précarité seront aggravées par cette mise à la rue. Trois jours d’hôtel ne sauront dédouaner la responsabilité la préfecture de cette violence institutionnelle.
Les avocats des familles ont déposé un recours devant le Tribunal Administratif de Melun contre l’arrêté d’expulsion de la préfecture. L’audience aura lieu mercredi 31 octobre à 11 heures à Melun. Une requête a également été transmise à la Cour Européenne des droits de l’Homme. Le Défenseur des Droits est informé des intentions de la Préfecture et reste attentif à l’issue de sa décision d’expulser.
La police est venue ce matin informer les familles que l’expulsion aura lieu demain. Nous renouvelons notre demande de solidarité avec les familles.
Un rendez-vous est donné à tous ceux et toutes celles qui pourront nous rejoindre pour dénoncer cette expulsion en dehors des règles du droit à l’angle de la rue Labbe et de l’avenue des mésanges à partir de 6 heures demain matin.
Le Collectif Romeurope 94