Communiqué de presse du Collectif Romeurope 94

 

Ce jeudi 18 mai 2022 les familles vivant dans le bidonville situé avenue de Lugo à Choisy-le-Roi ont été expulsées.

Une fois de plus, des enfants, des femmes et des hommes se retrouvent dans l’errance. Malgré l’instruction gouvernementale sur la résorption des bidonvilles parue le 26 janvier 2018, force est de constater que ladite « résorption » se transforme, de fait, la plupart du temps en expulsion, rejet et discrimination.

Des tentatives de propositions d’hébergement ont bien été faites, pour quelques-unes des familles concernées. Mais, elles se sont soldées par des échecs. Tout cela était prévisible, sans véritable accompagnement préalable.

Le refus manifeste et répété d’une politique d’accueil véritable des personnes désirant vivre dans notre pays conduit à des situations invivables et ingérables. Cela s’aggrave encore lorsque des personnes mal intentionnées cherchent à profiter de ces situations. Nous ne pouvons en rien cautionner cela. Mais nous constatons que, dans ces situations, les bénévoles que nous sommes et les associations compétentes en matière d’accompagnement social, ne peuvent avoir accès aux personnes les plus vénérables, ni donc les soutenir.

L’inaction ou l’action inadéquate des pouvoirs publics tout comme leur non collaboration avec les bénévoles mobilisés, ne risquent-t-ils pas alors de conduire les pouvoirs publics à une forme de complicité avec ceux qui profitent de la vulnérabilité et de la misère des plus fragiles ?

Nous ne pouvons que dénoncer cette situation, comme toutes les expulsions qui interdisent à chaque personne de s’inscrire dans un parcours durable d’insertion. La première urgence n’est pas l’expulsion mais la qualité de l’accueil.

L’État doit protéger toutes les personnes qui vivent sur notre territoire. Or, nous savons, par expérience, que les hébergements proposés à quelques familles par les services de la Préfecture sont de courte durée, loin du lieu dont les personnes ont été expulsées, souvent inadaptés aux besoins et en particulier à la continuité de la scolarisation des enfants, souvent sans possibilité de cuisiner.

Les familles se retrouvent alors de nouveau dans l’errance, à la merci de ceux qui profiteront une fois de plus de leur vulnérabilité.

Engagés depuis de nombreuses années auprès des populations en bidonville, essentiellement roms, nous réitérons notre proposition d’œuvrer de concert avec les services concernés par les problématiques que nous rencontrons, dans le respect mutuel des compétences respectives de chacun.

Une fois encore nous demandons à l’État de prendre ses responsabilités en menant une véritable politique d’accueil, digne, à l’égard de toutes les familles désireuses de vivre honnêtement et durablement sur le territoire français.

 

Contact presse

Aline Poupel 06 74 63 44 44
Jean Luc Millet 06 16 70 38 26
Dominique Rameau 06 80 47 73 41