Communiqué du Collectif Solidarité Roms de Lille métropole
Dimanche 19 août 2018
Le Collectif solidarité Roms de Lille Métropole dénonce la politique absurde de déplacements forcés de bidonvilles vers d’autres bidonvilles menée par la Préfecture du Nord et la Ville de Lille.
Le 27 juillet, après que la Police Nationale est venue à plusieurs reprises les jours précédents leur indiquer qu’ils devaient partir d’eux-mêmes avant expulsion, les habitants de la rue de Bavay ont de fait quitté les lieux. Le jour même, les familles se sont réparties dans de nouveaux bidonvilles dans le Vieux-Lille, à Fives et à Ronchin.
Même « stratégie » déplorable pour le bidonville du carrefour Pasteur à Lille : la Police Nationale est venue à plusieurs reprises ces dernières semaines expliquer à ses habitants que le terrain serait démantelé le 20 août, et qu’ils devaient « dégager » avant. Seules cinq familles sur les trente cinq présentes ont été prises en charge vendredi 17 août par la Préfecture, via la Sauvegarde du Nord, en vue d’un relogement. Les autres se sont résignées à quitter le terrain dans la soirée de vendredi avec les caravanes encore en état de rouler pour se réfugier pour certaines sur un nouveau terrain dans le Vieux-Lille et pour les autres pour aller s’installer sur trois bidonvilles existants à Fives, dans le Vieux-Lille et à Wasquehal, au risque de les déstabiliser.
Pour le Collectif, ce déplacement forcé ne se justifie en aucune manière alors même que les familles avaient sollicité le Juge de l’exécution pour obtenir des délais. L’audience est prévue le 25 octobre au Tribunal de Lille, et le Préfet en avait été informé. Ces familles souhaitent vivre dans la durée en France et dans notre métropole où les enfants sont scolarisés.
Le Collectif invite donc une nouvelle fois le Préfet à mettre en place la large concertation prévue par l’instruction gouvernementale du 25 janvier 2018 pour la résorption des bidonvilles, en y associant les migrants roms eux-mêmes et les associations qui les soutiennent.