CREER UN COMITE DE SOUTIEN
La constitution des comités de soutien aux Roms migrants est au départ le résultat d’une action citoyenne faisant suite à des constats simples : on ne peut pas décemment laisser vivre des personnes dans de telles conditions de précarité. Au delà des mesures d’urgence, face aux difficultés avec les pouvoirs publics pour faire respecter leurs droits fondamentaux, il est nécessaire de les soutenir et de les accompagner dans leurs démarches.
Des comités de soutiens aux Roms migrants se sont constitués un peu partout en France pour venir en aide et accompagner des familles en situation de grande précarité dans leurs démarches.
Souvent sont les comites qui font avancer les situations des familles roms à travers leurs actions et se substitue aux pouvoirs publics qui délaissent ces familles.
Les actions des comités de soutiens s’organisent selon plusieurs axes :
– Aides pour l’organisation et les besoins du quotidien : nourriture, vêtements, santé, hygiène.
– Accompagnement dans les démarches administratives : domiciliation (CCAS, CIAS, associations agrées), demande de logement ou d’hébergement selon des procédures de droit existantes (115, demande de logement social, procédures DALO), demande d’ouverture de prestations sociales (AME, CMU, ASE, CAF), etc.
– Sollicitation de l’Etat, des collectivités locales, des services publics, pour faire avancer des projets d’insertions en matière de logement et d’hébergement ou/et de scolarisation.
– Réponse à des situations d’urgence : soutien au moment des expulsions des lieux de vie sans proposition de solution alternative, assistance juridique (demande d’aide juridictionnelle -AJ) lors de la réception d’obligations de quitter le territoire (OQTF), etc.
– Actions plus globales et politiques pour l’amélioration des conditions de vie des Roms au niveau local.
– Actions dans le cadre du Collectif National des Droits de l’Homme Romeurope, au niveau régional, national, européen.
Les comités prennent des formes d’organisation différentes selon les lieux et les situations (bidonvilles éloignés de tout et sans aides publiques/locaux mis à disposition avec des aides sociales).
Dans tous les cas, il est important de ne pas rester isolé mais de créer du lien avec le plus grand nombre d’acteurs sur le terrain : associations, organisations politiques, syndicats, élus, voisinage…
Au début, le comité de soutien s’organise dans le but de répondre aux demandes urgentes des familles en situation de précarité. Cette étape est nécessaire. Mais il devient vite important d’agir politiquement, vis à vis de la population et des élus.
Le comité de soutien ne peut tout prendre en charge. Il doit se concentrer sur la mobilisation, l’élargissement du réseau et la médiatisation.
Il joue alors un rôle d’intermédiaire et passe le relais à différentes structures, selon leur domaine de compétence :
– Les associations humanitaires et caritatives (Médecins du Monde, Emmaüs, Secours Catholique),
– Les structures sociales (ASE, CCAS),
– Les structures de soins (hôpitaux, PMI),
– Les acteurs de l’Education Nationale au niveau local,
– Les associations structures institutionnelles de protection de l’enfance (Défenseur des enfants),
– Les associations d’assistance juridique aux étrangers (GISTI)
– Les structures de dénonciations des discriminations, en France et en Europe (Défenseur des Droits)
– etc.
La lutte pour les droits des Roms rejoint celle d’autres étrangers ou de certains français sur certains sujets : les papiers, la scolarisation, le logement.
Des actions communes doivent être menées avec certains réseaux : RESF, UCIJ, DAL….
Il est par ailleurs primordial d’intégrer les familles roms dans les actions des comités, de les faire participer aux réunions et aux prises de décisions les concernant. A terme, elles doivent pouvoir prendre le relai et s’approprier les actions visant à faire respecter leurs droits.