David DELAPORTE
Je tiens avant tout à remercier les personnes photographiées qui m’ont fait l’honneur de m’accorder leur confiance ; toutes celles qui m’ont aidé, de près ou de loin, à réaliser ces photographies ainsi que Médecins du Monde et la Ligue des Droits de l’Homme pour leur soutien.
Photographe indépendant, j’ai l’ambition de pratiquer une photographie destinée à informer et émouvoir en faisant la lumière sur des injustices et des phénomènes d’exclusion de nos sociétés actuelles.
Malheureusement, aujourd’hui encore l’idée que les pauvres font leur propre malheur existe.
De la même façon, l’idée que les étrangers représentent une menace persiste partout en Europe, voire même partout dans le monde.
La situation des Rrom en Europe de l’Est et dans les Balkans a fait l’objet de nombreux rapports d’organisations intergouvernementales ou d’ONG internationales. Tous dénoncent les discriminations dont cette minorité est encore victime dans chacun des de ses pays d’origine.
Une minorité partout discriminée ; c’est aussi le cas en France où leurs conditions de vie sont misérables. Les Rrom portent les stigmates d’un peuple persécuté, partout et de tout temps.
Jamais pourtant je n’avais perçu une telle intensité, une telle force que dans ces regards ou attitudes qui semblent s’opposer naturellement, sans tricher, à notre manière de voir.
J’ai souvent privilégié des prise-de-vues frontales, dépourvues «d’effets photographiques».
Je ne m’attarderai pas sur ma démarche car outre le regard des Rrom qui trahit parfois leur détresse, leur souffrance sans jamais perdre de sa dignité c’est maintenant le votre qui importe le plus.
Que reflète t’il dans le miroir de leurs yeux ?
Comme l’affirmait Saint-Exupéry, c’est sans doute avec votre cœur qu’il vous faut regarder pour bien voir.
David Delaporte