L’association Quatorze, membre de notre réseau et coordinateur de la stratégie Territoire zéro bidonville de la métropole de Montpellier, a récemment réalisé un travail de capitalisation sur sept dispositifs de résorption, en lien avec la Fondation Abbé Pierre (FAP) et Pluricité.

Depuis fin 2021, la ville et la métropole de Montpellier, L’Etat, la FAP et le secteur associatif local (dont AREA, la Cimade et Médecins du Monde, membre de notre collectif), travaillent conjointement à l’émergence d’une nouvelle stratégie de résorption des bidonvilles. De ce travail a émergé une convention d’objectifs et de partenariat qui a été signé par la ville et la métropole de Montpellier, ainsi que par la FAP. L’engagement de l’Etat sur cette nouvelle stratégie est attendu avant la fin de l’année 2024.

La démarche de capitalisation s’inscrit dans cette nouvelle stratégie de résorption. L’analyse de sept dispositifs de résorption déjà existants a permis de recenser un certain nombre de leviers, de bonnes pratiques, de freins ainsi que des axes d’amélioration.

Sept dispositifs de résorption des squats et bidonvilles de Montpellier

Au total, ces projets ont permis l’hébergement de 307 personnes, avec un budget moyen de 8 260 euros par personne par année, même si une grande disparité de moyens et de fonctionnement existe entre les différents dispositifs. Concernant l’accès au logement pérenne, le parc de logements saturé de la région bloque dans de très nombreux cas les sorties des ménages hébergés dans les différents dispositifs, engendrant une saturation des dispositifs d’hébergements.

L’analyse transversale étudie dans le détail les partenariats structurants des différents projets, ainsi que la coopération entre les différents acteurs. Elle porte aussi une focale sur les ressources financières et humaines dédiées aux sites, ainsi que l’implication et la participation des habitant·es. En dernière partie sont analysés l’accompagnement des ménages ainsi que l’insertion socio-professionnelle de ces derniers

Recommandations et axes de progressions

Pour s’affranchir du dérogatoire et de l’urgence qui structurent encore trop les différents projets observés, les auteurs proposent plusieurs axes d’amélioration, que nous reproduisons ci-dessous :

  • La construction concertée des dispositifs dès leur création avec les associations et les habitants représente un enjeu, afin de garantir la bonne appropriation du site et une coordination fluide des différents partenaires autour du projet.
  • Les enjeux liés à l’aménagement et à la maintenance du bâti à accompagner : les ressources dédiées ainsi que la répartition des rôles entre associations gestionnaires et collectivité doivent être questionnées.
  • Le choix du dérogatoire pour l’orientation de certains ménages (en particulier pour les dispositifs intercalaires) a pointé des enjeux quant aux sorties. La mobilisation du SIAO dès l’entrée dans l’optique de fluidifier les parcours et de favoriser les sorties est un enjeu, mais remet aussi en question la liberté des sites (public cible, modalités d’accueil, …).
  • Sur la question de l’intercalaire, l’enjeu de trouver une charte unique avec des enjeux partagés malgré une importante diversité dans les dispositifs existants, leurs publics cibles et modalités.
  • Le partenariat et les coopérations tendent à s’institutionnaliser (au sein de la Ville, entre Ville et associations, entre Ville, Etat et Métropole) mais les marges de progression restent importantes.

 

 Pour consulter l’analyse transversale, c’est par ici

 

Les sept fiches de capitalisation, c’est par ici :

Mas Saint Pierre : dispositif intercalaire

Boirargues : dispositif intercalaire

Villa des Grèzes : dispositif intercalaire

Village de la Rauze : dispositif de village de transition (ETI)

Villa Georgette : dispositif « AMI » (accompagnement des personnes en situation de grande marginalité dans le cadre d’un lieu de vie innovant à dimension collective)

Abbé de l’Epée : dispositif d’hébergement temporaire

Les Appartements Saint Anne : dispositif d’hébergement temporaire