EXPULSIONS DE SEPTEMBRE
26 septembre 2017
La trêve hivernale arrivant bientôt la préfecture du Val de Marne s’empresse d’expulser à tour de bras.
Il y a une dizaine de jours, le bidonville du Carrefour Pompadour a été rasé (120 personnes)
La police a annoncé aux familles installées dans un squat à Sucy en Brie depuis 2011 qu’elles avaient jusqu’au 2 octobre pour partir. (30 personnes)
Les familles du bidonville de Villeneuve Saint Georges sente de Vigneux seront expulsées d’ici quelques jours (130 personnes)
Le squat de Vitry pour lequel nous avons durant ces trois dernières années demandé à être reçus par la mairie de Vitry et le président de la Sadef (fraîchement élu sénateur) de nous recevoir pour leur proposer un projet d’insertion sera expulsé en milieu de semaine prochaine sans jamais avoir de réponse. (50 personnes)
Les familles de Choisy le Roi seront expulsées dans la foulée. (120 personnes)
Cela représente près de 450 personnes
La préfecture de Val de Marne n’envisage pas de mise à l’abri des familles au prétexte qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses de l’Etat pour assurer sa mission d’hébergement d’urgence. Seules quelques familles se verront proposer des hôtels pour une nuit voire deux. Après la rue et uniquement la rue.
Parmi tous les enfants qui vont se retrouver à la rue, un certain nombre sont scolarisés, de la maternelle au lycée. Pour certains notamment Sucy en Brie, depuis 5 ans les enfants connaissent le chemin de l’école. Une fillette est entrée au collège et une jeune fille au lycée dans le dispositif UPE2A. A Vitry, contrairement à ce que soutient la mairie, les enfants ont fait leur 3ème rentrée scolaire de la maternelle au collège. La mairie reproche aux enfants de n’être pas assidus. Comment pourrait t – il l’être vues les conditions dans lesquelles vivent les familles. A Villeneuve saint Georges, des enfants ont pu être inscrits dans l’école de secteur et des collègiens étaient en cours d’affectation. Apparemment la préfecture ne sait pas qu’expulsées du bidonville où elles ont vécu les familles n’ont d’autres solutions que d’en reconstruire un ailleurs et que les démarches pour réinscrire les enfants sont longues et laborieuses dans certains communes, voire impossible.
Beaucoup de personnes ont du travail soit en CDI ou en CDD. D’autres travaillent dans le bâtiment ou la ferraille.
Les familles expulsées d’Ivry cet été et de Rungis le lendemain de la rentrée scolaire se sont réinstallées partout dans le Val de Marne et commencent à recevoir des assignations devant les Tribunaux. Il en sera de même pour les prochains expulsés. Cette politique relève du harcèlement.
Quelle issue pour le devenir des ces familles et de ces enfants qui vivent depuis de nombreuses années dans notre département. Chaque expulsion annule les efforts d’insertion, décourage et déprime les enfants et leurs parents car l’errance et l’incertitude va augmenter leur précarité.
Combien de temps encore l’Etat français va t il user de maltraitance envers ces populations discriminées ? Une nouvelle fois nous dénonçons cette politique absurde d’expulsion qui fait naître dans la population des sentiments de haine et de racisme à force de croiser sur nos trottoirs des familles complètement démunies et en grande souffrance.
Nous demandons que les autorités de ce pays cessent cette politique qui nie le droit élémentaire des personnes à vivre dans la sécurité et jette à la rue des personnes vulnérables sans avenir stable pour construire leur vie et celle de leurs enfants.
Communiqué de presse du Collectif Romeurope 94 (romeurope94@gmail.com)
EXPULSIONS D’OCTOBRE : VITRY SUR SEINE ET CRETEIL
5 octobre 2017
Les expulsions dans le Val de Marne continuent à un rythme effréné.
Après Ivry sur Seine (2 sites), Alfortville, Créteil-Carrefour Pompadour, Villeneuve Saint Georges, Choisy le Roi, Bonneuil (Leroy Merlin) c’est au tour du squat de Vitry sur Seine et un petit bidonville de 5 familles à Créteil.
Mardi 3 octobre le squat de Vitry sur Seine a été évacué par la police. Une cinquantaine de personnes y vivait depuis janvier 2015 ; les enfants étaient scolarisés depuis septembre 2015. Toutes les familles se sont vues proposer un hébergement en hôtel pour une dizaine de jours.
Les enfants ont été conduits à l’école par les deux personnes qui faisaient le soutien scolaire sur ce lieu. Lorsqu’ils sont arrivés à l’école l’équipe enseignante a été surprise de les voir car les services de la mairie de Vitry sur Seine avaient envoyé un mail dans les écoles pour prévenir que l’expulsion aurait lieu début octobre et que par conséquent les enfants ne viendraient plus en classe.
Nous en déduisons que non contente de se débarasser des familles, la mairie de Vitry sur Seine veut libérer des places dans ses écoles.
La semaine précédente lors de la réunion de préparation de cette expulsion, l’élue de la mairie avait soutenu que les enfants n’allaient pas en classe de manière assidue et qu’un hôtel proche ne se justifiait pas.
Actuellement la ville de Vitry interroge les habitants de Vitry sur leurs souhaits et leurs préoccupations pour leur avenir dans leur ville. Qu’en est il pour les Roms qui vivaient là depuis plusieurs années et qui n’imaginent pas vivre ailleurs, considérant qu’ils faisaient partie des vitriotes ?
Mercredi 4 octobre : le petit bidonville de 4 familles représentant 15 personnes dont 8 enfants vivant sur l’Ile Brise Pain à Créteil a été expulsé. Ces familles vivaient là depuis plus de 2 ans. 4 enfants étaient scolarisés à Créteil. Aucun diagnostic social n’a été fait sur ce site. Aucune mise à l’abri n’a été anticipée par les services de la préfecture alors que sur ce site vivent une famille avec 5 enfants, une autre avec un nourrisson d’un mois, et deux petits enfants à la garde de leurs grands parents. La police a conseillé aux familles de faire elle-même le 115 pour un hébergement.
Deux expulsions, deux traitements différents. Pourquoi ?
Il est grand temps et urgent que des décisions politiques soient prises pour cesser cette spirale expulsion-bidonville-expulsion et que les personnes qui y vivent soient accompagnées dans leurs projets de vie. Seule la stabilisation des bidonvilles pour un temps nécessaire aux familles à construire leur avenir sera efficace pour mettre fin à cette situation de précarité et de souffrance qui viole chaque jour les droits élémentaires et fondamentaux des personnes.
Ces expulsions s’accompagnent de drame humain : hier Monsieur C.D a été retrouvé mort dans son véhicule dans lequel il dormait depuis son expulsion du bidonville du Docteur Roux à Choisy le Roi la semaine dernière. Monsieur C.D avait une grave pathologie cardiaque, était suivi à l’hôpital Henri Mondor. Pourtant aucune mise à l’abri ne lui avait été proposée.
Communiqué de presse du Collectif Romeurope 94 (romeurope94@gmail.com)