26 octobre 2017
La justice a condamné Magdalena C., maman de 43 ans, à 6 mois de prison. Son crime ? Avoir mendié à Noyelles Godault, avec ses enfants, pour nourrir sa famille.
Magdalena a bien expliqué que ses enfants allaient auparavant à l’école à Denain, mais depuis que la famille a été chassée de cette commune, ils n’y sont plus scolarisés. Elle vit aujourd’hui dans un lieu sans adresse, un de ces terrains vagues entre ailleurs et nulle part. Faute de domicile, elle n’a pas scolarisé ses enfants. Pour l’institution : elle a « déscolarisé ses enfants ».
Pauvre, toute la famille l’est. Et c’est pauvrement qu’ils sont allé mendier. Pour l’institution : les enfants étaient dans un état « d’hygiène lamentable pour apitoyer les automobilistes ».
Aujourd’hui, Magdalena C. est en prison. Elle en sortira probablement au cœur de l’hiver.
Ses enfants de 6, 7 et 10 ans ont été provisoirement placés.
La Ligue des Droits de l’Homme élève une vive protestation.
Ce qu’il faut arrêter aujourd’hui, ce ne sont pas les mères. Ce qu’il faut arrêter aujourd’hui, c’est la destruction systématique des bidonvilles sans solution de relogement. Ce qu’il faut arrêter, ce sont les refus illégaux de domiciliation opposés par de trop nombreuses communes. Ce qu’il faut arrêter aussi, ce sont les obstructions administratives trop fréquentes, à la scolarisation des enfants.
Nous nous élevons contre le sort qui est fait à Magdalena C. et demandons qu’une solution soit mise en œuvre pour qu’elle retrouve rapidement et dignement ses enfants dès sa sortie de prison, dans un contexte où ils seront scolarisés et suivis. Nous renouvelons notre soutien à tous les bénévoles qui, quotidiennement, viennent en aide aux plus pauvres, notamment dans les bidonvilles.
Ligue des Droits de l’Homme
Délégation régionale Nord Pas de Calais